Rappel des (mé)faits : après deux opus au fumet garage rock, aux morceaux lardés de gros riffs bien huileux, le groupe avait surpris tout son monde en délivrant Howl. Un album loin d’être furibard, tout en nuances, revisitant les fondements du rock américain : country, folk. Pas si étonnant quand on sait que le seul Britannique de la bande, le batteur Nick Jago, n’a participé qu’à la moitié de l’enregistrement. Fallait le temps de soigner ses addictions.
Howl est un pavé dans la mare de cambouis, stupeur dans le public : deux camps se forment, ceux qui prennent le virage à fond (moi, entre autres) et ceux qui sortent de la route, déçus de ne pas retrouver de bombinettes stylées Whatever happened to my rock’n roll.
Howl est un pavé dans la mare de cambouis, stupeur dans le public : deux camps se forment, ceux qui prennent le virage à fond (moi, entre autres) et ceux qui sortent de la route, déçus de ne pas retrouver de bombinettes stylées Whatever happened to my rock’n roll.
Autant le dire franchement, Baby 81 renoue avec... les deux. Je m’explique : les grosses guitares sont de retour la majeure partie du temps, Gibson et ampli Fender vintage à fond. On retrouve le son délicieusement crade, l’ambiance moite et, pour un peu, la bière et la sueur coulerait des baffles. Mais Howl est aussi présent par des touches acoustiques, subtiles, par des chœurs.
Dès le début, le ton est donné avec Take out a loan, à la formule éprouvée : riff vicieux, batterie qui rentre, break à la basse vrombissante. Berlin ne laisse pas retomber la pression, grosses guitares, refrain entraînant, et toujours ce son drogué jusqu’à la gueule. Vient ensuite THE single, Weapon of choice. Deux mesures d’intro à l’acoustique, énorme batterie puis on ressort la Gibson demi-caisse pour le gros son. Arrive le refrain, taillé pour embraser le public, rageur : « I won’t waste my life on a nation. » Il y a quelques années, on parlait d’ « arena rock » pour qualifier les groupes de la trempe de U2 ou de Simple Minds, taillés pour les stades, aux morceaux à reprendre en chœur. Ici, l’effet est tout aussi dévastateur. Sans doute le morceau le plus « facile », mais qui fait saliver en pensant au live…
Vient ensuite Windows et son piano rageur, allié contre-nature (pense-t-on) de la distorsion, et son solo à l’emporte-pièce. Cold wind et la voix narquoise et braillarde de Peter Hayes qui lutte contre les murs de fuzz, avant de se terminer sur… des harmonies vocales (Beach Boys dans l’âme, ces bandits ?). 666 Conducer, au long crescendo, mais qui se termine abruptement. Lien on your dreams renoue avec la veine refrain en chœur, aperçue avec Weapon of choice : « I needed more » répété en boucle, sans oublier la ligne mélodique imparable en sortie de chorus. Need some air redonne un second souffle à l’album et repart dans une autre direction, menaçante, speedée. Dans un autre contexte, les « ho-ho-ho » du refrain pourraient prêter à sourire. Sauf qu’ici, on est loin des sept nains.
Dès le début, le ton est donné avec Take out a loan, à la formule éprouvée : riff vicieux, batterie qui rentre, break à la basse vrombissante. Berlin ne laisse pas retomber la pression, grosses guitares, refrain entraînant, et toujours ce son drogué jusqu’à la gueule. Vient ensuite THE single, Weapon of choice. Deux mesures d’intro à l’acoustique, énorme batterie puis on ressort la Gibson demi-caisse pour le gros son. Arrive le refrain, taillé pour embraser le public, rageur : « I won’t waste my life on a nation. » Il y a quelques années, on parlait d’ « arena rock » pour qualifier les groupes de la trempe de U2 ou de Simple Minds, taillés pour les stades, aux morceaux à reprendre en chœur. Ici, l’effet est tout aussi dévastateur. Sans doute le morceau le plus « facile », mais qui fait saliver en pensant au live…
Vient ensuite Windows et son piano rageur, allié contre-nature (pense-t-on) de la distorsion, et son solo à l’emporte-pièce. Cold wind et la voix narquoise et braillarde de Peter Hayes qui lutte contre les murs de fuzz, avant de se terminer sur… des harmonies vocales (Beach Boys dans l’âme, ces bandits ?). 666 Conducer, au long crescendo, mais qui se termine abruptement. Lien on your dreams renoue avec la veine refrain en chœur, aperçue avec Weapon of choice : « I needed more » répété en boucle, sans oublier la ligne mélodique imparable en sortie de chorus. Need some air redonne un second souffle à l’album et repart dans une autre direction, menaçante, speedée. Dans un autre contexte, les « ho-ho-ho » du refrain pourraient prêter à sourire. Sauf qu’ici, on est loin des sept nains.
Howl ressurgit encore alors que ne s’y attend plus, disparaît aussi vite qu’il est arrivé : Killing the light désarçonne, chant implorant, bordélique, parfois bluesy, guitares bien vues, final cataclysmique. On en vient alors à la pièce majeure de cet album, American X et ses 9’11. Sacré morceau, qui trouve le moyen de ne pas lasser, de ne pas faiblir, bien que le chant cesse à mi-parcours. La fin semble s’approcher pour mieux s’échapper, au gré des phrasés courts mais nerveux de Peter Hayes. Baby 81 aurait pu (dû ?) se terminer là. Mais le groupe repart sur un ultime contre-pied, Am I only. Touchant, avec ses cordes et ses guitares acoustiques, parfois strié d’éclairs électriques, le morceau résume parfaitement l’album. Il sonne comme une dernière réminiscence d’Howl, tout en laissant une place à cette énergie rageuse qui caractérise aussi la formation.
Verdict ? Un fichtrement bon album, un poil plus poli que ses prédécesseurs, qui choisit de ne pas choisir entre deux orientations. Un compromis, sans se compromettre. Sur le fil, en somme. On sent Peter Hayes toujours aussi dictatorial, tiraillé entre son romantisme exacerbé et son envie de plaire au plus grand nombre. OK, rien de révolutionnaire sous le soleil. Ca tombe bien : eux, ils préfèrent l’ombre.
Sur le Net. http://www.blackrebelmotorcycleclub.com/ , l’officiel.
En live. Mardi 20 novembre à l’Elysée Montmartre à Paris ; mercredi 5 décembre à la Laiterie de Strasbourg et jeudi 6 décembre au Grand Mix de Lille.
A voir. Vidéos glanées sur YouTube, ici, ici et ici. Et puis aussi là et là, acoustique et électrique.
A écouter. Par là, trois acoustiques. Ci-dessous, quatre morceaux de Baby 81 pour commencer. A la suite, jettez aussi une oreille sur ces deux titres de Brian Jonestone Massacre. Connaît pas ? C’est la formation où officiait Robert Levon Been, avant de prendre la basse et la guitare chez BRMC.