26 septembre 2007

Dans le mange-disque : Our love to admire, Interpol

On démarre aujourd'hui une rubrique amenée à revenir régulièrement, Dans le mange-disque. Vous y trouverez ce qui tourne dans mon lecteur : des albums récents, d'autres moins, une sélection vraiment sans prétention.

Premier de la série, Our love to admire d'Interpol. Le groupe signe ici son troisième opus, après Turn on the bright lights et Antics. Le premier fut une claque magistrales sur mes petites joues roses, je l'avoue. Pourquoi ? Parce que. Parce que ce groupe a un sens de la mélodie implacable. Qu'il a une classe folle. Qu'il est ténébreux à souhait, avec des morceaux aux structures variées mais en même temps redoutablement efficaces. Qu'il instaure un vrai climat. OK, il récupère aussi un max des monstres comme The Cure et Joy Division. Maintenant, on sait aussi que révolutionner une musique construite à partir de cinq ou six accords majeurs, c'est une gageure. Et puis s'en inspirer, c'est autre chose que repomper (qu'Oasis s'en souvienne).
Antics m'a en revanche un peu laissé sur ma faim. Un petit je ne sais quoi qui manque, manque de flamme, manque d'énergie. Pas mal, mais pas aussi bon.



Troisième album des New-Yorkais, donc. Ça ressemble à ce qu'on connaissait d'eux, mais c'est aussi différent. Plus de claviers, déjà. Ce qui est dommageable car ils ont tendance à noyer un peu la basse. Dans le même temps, ils créent aussi une atmosphère, ce qui reste le gros point fort du groupe. Une fois de plus, les textures sonores sont hyper travaillées, les voix fantomatiques, quelques dissonnances du meilleur aloi, et des ponts toujours brillants. Quant à la voix de Paul Banks, elle sonne toujours aussi bien.
Le single, The Heinrich Maneuver, s'avère sans surprise, gros son, gros rythme, gros riff. Sauf que là, on a affaire à un faux single. C'est-à-dire qu'il n'est absolument pas représentatif de l'album en question. Efficace, ça c'est sûr, calibré pour plaire aux fans de Evil et de Slow hands, c'est certain. Ça ne retire rien à la qualité du morceau, c'est juste trompeur. Pour info, et contrairement à ce qu'on a pu entendre ça et là, les premiers mots ("How are the things on the west coast ?" s'adressent à l'ancienne maison de disques du groupe, Matador Records, largée au profit de la major Capitol. Changement de crémerie, changement de côte USA.
Le reste de l'album reste très bon. On sent vaguement qu'Interpol maîtrise son sujet et veut affirmer son identité, son ton personnel. Plus fouillé qu'Editors et que Joy division réunis, ça reste du lourd, du compact. Parfois trop : un peu d'air n'aurait pas fait de mal. Où vont-ils ? Eux seuls le savent, et ce n'est même pas sûr. La direction est plus énigmatique, le chemin plus tortueux et mal éclairé. Et après ? Le noir leur sied bien.
Un dernier mot sur l'artwork. On atteint là un somment dans la bizarrerie. Du mouflon, du mammouth, des bêtes à cornes en pagaille, le drôle de bestiaire représenté dans les pages du livret est un peu vomitif. Un conseil : rabattez-vous sur l'édition collector, dont la pochette est noire. Noire ? On y revient.



Tracklist: 1. Pioneer to the Falls / 2. No I in Threesome / 3. Scale / 4. Heinrich Maneuver / 5. Mammoth / 6. Pace Is the Trick / 7. All Fired Up / 8. Rest My Chemistry / 9. Who Do You Think? / 10. Wrecking Ball / 11. Lighthouse



Concerts prévus en France : le 11 novembre au Transbordeur de Lyon, le 21 au Zénith parisien et le 26 à l'Aéronef de Lille.


Envie d'écouter ?

free music

25 septembre 2007

Trop cher ?

En ce moment sur YouTube, ça cause pas mal du discours de Trent Reznor, le frontman de Nine Inch Nails, lors d'un concert à Sydney le 16 septembre. Vous pouvez voir la vidéo ici.
Pour faire simple, disons que notre ami s'est offusqué du prix des disques auprès de son label, Interscope Records. Lui a demandé de baisser les tarifs, et s'est fait royalement snober.

Du coup, vengeance : pendant le live, il appelle ouvertement le public à télécharger ses différents opus. "Steal it !"

Notez bien qu'il invite à télécharger ses albums, pas ceux des autres...

Trois notes, deux doigts d'inventivité, un riff qui tue

Premier post, aujourd’hui on aborde une catégorie de monstres à poils généralement peu manchos : les riffeurs.
D’abord, un petit peu de vocabulaire. Un riff, quésako ? C’est simplement une suite de notes jamais très compliquée et à l’efficacité toujours immédiate. Immédiate ? Ben oui. Si je vous dis : tin tin tin – tin tin tin tin – tin tin tin – tin tin, vous ne pensez pas au reporter belge de bande dessinée. Non, vous pensez à Smoke on the water, de Deep Purple.

Pas besoin de vous faire un dessin, le riffeur ne mise généralement pas sur ses compérences guitaristiques pourtant fort étendues. Le maître-mot, c’est la sobriété (l’ébriété aussi, mais c’est un autre débat). L’efficacité prime. A quoi reconnaît-on un bon riff ? Il vous donne envie de « moover your body » comme dit le poulpe de Popstars, de secouer dans tous les sens votre tête chevelue.

Au panthéon des riffeurs, on retrouve des grands, très grands. Jimmy Page bien sûr (Communication breakdown, Heartbreaker…). Notre bon vieux Saül Hudson, plus connu sous le nom de Slash, dans sa période Guns ’n Roses comme avec Velvet Revolver (jettez une oreille sur Slither). Keith Richards des Rolling Stones. Tommy Iommi de Black Sabbath. Tom Morello de Rage Against the Machine. Les frangins Young d’AC/DC. Profitons-en pour rappeler que le riff de Back in black, c’est Malcom et pas Angus ! Un petit coup de cœur aussi pour John Fogerty, auteur de quelques perles avec Creedence Clearwater Revival : Bad moon rising, Fortunate son… The Kinks, You really got me. On s’y perd, on en oublie. Mais qu’est-ce que c’est bon !